Recrutement et entraînement
Les membres de la Police à Cheval du Nord-Ouest qui mettaient à terme leur contrat avec le gouvernement se voyaient accorder 160 acres de terres dans l’Ouest.
Vous voulez vraiment savoir comment tout a commencé? Voici! L’hiver est proche et l’argent manque pour financer complètement la nouvelle force policière. Selon les plans, aux 150 hommes prévus au départ, 150 hommes s’ajouteront durant le printemps suivant.
Quel moment nous vivons! Des centaines d’hommes viennent en volontaires se joindre à nous. Quelques-uns recherchent l’aventure, d’autres, fatigués de cultiver la terre, sautent sur l’occasion pour trouver une sécurité financière grâce à une paye régulière. Pour le reste, et bien, la fuite est la motivation.
Affiche de recrutement en circulation dans la plupart des journaux.
Au début, le salaire annuel dans la Force est considéré comme plus que considérable. Pendant les premières années, quelques salaires ont toutefois été réduits, notamment pour les statuts d’officier et de sous-officier.
Commissaire – 2 000 $
Surintendant-inspecteur – 1 400 $
Surintendant-inspecteur adjoint – 1 000 $
Trésorier – officier chargé des vivres et des fournitures – 1 400 $
Chirurgien-vétérinaire – 500 $
Gendarme – 1,00 $ par jour
Sous-officier – 0,75 $ par jour
La PCN-O adopte pour ces officiers de police des rangs d’honneur équivalents aux rangs militaires.
Commissaire : lieutenant-colonel
Surintendant : capitaine
Inspecteur adjoint : lieutenant
Trésorier : capitaine
Chirurgien-vétérinaire : lieutenant
Chacun des hommes reçoit aussi une trousse avec son uniforme : matériel de couchage, équipement d’équitation et autres en plus d’être nourri. Les officiers sont traités avec quelques privilèges tels une tente privée et des services de domestiques. Tous ceux qui effectuent de façon satisfaisante trois années de service, peuvent aussi faire une demande d’allocation de 160 acres de terre dans l’Ouest.
Parmi les exigences de recrutement, notons que chacun des hommes doit passer un examen médical et qu’il doit présenter une lettre confirmant sa bonne réputation. Pourtant, qui a vraiment le temps d’étudier ces lettres? Croyez-vous que vous auriez fait une bonne recrue?
Je joins la Police à Cheval du Nord-Ouest en tant que sergent-major. Nous voyageons en direction de Lower Fort Garry au Manitoba pour y arriver en octobre 1873. L’inspecteur Jarvis est aux commandes; l’inspecteur Walsh devient adjudant, vétérinaire et maître cavalier; l’inspecteur Griesbach est chargé de la discipline; et moi, je dresse les chevaux avant d’entraîner les hommes à les monter. Aussi longtemps que la température ne descendra pas sous -36 °C, nous travaillerons tous les jours de 6 heures jusqu’à la noirceur. Notre commissaire, le lieutenant-colonel French arrivera aux commandes en novembre.
Il est sérieusement déçu par la troupe de recrues que nous formons. Peu d’entre nous savent monter à cheval et quelques-uns sont en mauvaise santé. Une vingtaine d’hommes sont tout de suite remerciés : un homme avec un seul œil, un homme estropié et les autres pour cause de maladie. Comment ces hommes ont-ils pu être engagés? Je ne peux répondre.
French retourne à Ottawa pour poser à nouveau une requête afin de trouver 150 hommes. Il recrute personnellement et avec grand soin tous ses hommes. Le groupe est rassemblé à New Fort, Toronto, pour y subir un mois d’entraînement. Ensuite, on dit que c’est à grands coups de fanfare que les hommes prennent le train pour Fargo, dans le Dakota du Nord.
À destination, les recrues déchargent le train des chevaux et de leur équipement pour débuter leur périple vers le Fort Dufferin, point de rencontre avec les autres membres du peloton.
Chacune des six divisions accueille un surintendant-inspecteur, deux surintendants-inspecteurs adjoints, un trésorier chargé des vivres et des fournitures et un chirurgien-vétérinaire. La plupart de ces hommes, comme dans mon propre cas, sont dépêchés dans l’armée ou la milice.