Transport

Chevaux

Révision policière au Fort Macleod.

Révision policière au Fort Macleod.

Les chevaux jouent un rôle primordial dans la capacité des policiers de la PCN-O à effectuer leur travail; ils représentent bien plus qu’un simple moyen de transport. En fait, pour les policiers, les chevaux sont aussi des amis au cours des longues patrouilles solitaires, des guides durant les tempêtes de neige, des paires supplémentaires d’yeux et d’oreilles aux aguets pendant la recherche d’autres chevaux perdus ou volés.

À l’occasion de la Marche vers l’Ouest, les hommes se voient assigner les plus beaux chevaux de l’Est. Par contre, on se rend compte plus tard que ces chevaux ne possèdent ni la résistance nécessaire au dur travail, ni la capacité de survivre en se nourrissant de l’herbe des prairies. Beaucoup trop de chevaux meurent au cours de la première année de l’histoire de la PCN-O. Des chevaux locaux sont alors achetés pour remplacer les pertes et ainsi permettre aux hommes de poursuivre leur travail.

Le commissaire Macleod reconnaît le besoin d’approvisionnement en chevaux. En 1878, il établit à Pincher Creek une ferme d’élevage. Par contre, comme la ferme ne suffit pas à fournir tous les chevaux requis, la PCN-O commence à acheter des chevaux dans les autres fermes qui sont de plus en plus nombreuses à élever les chevaux. En 1882, le programme d’élevage de la PCN-O est abandonné.

Les chevaux continuent cependant à préoccuper la PCN-O et l’idée d’une ferme d’élevage refait surface. Au moment où le commissaire déclare ne vouloir que des chevaux noirs pour la Force, un programme d’élevage est organisé à Régina. En 1943, la Force s’aperçoit que l’espace est trop restreint. La ferme du régiment est alors établie sur l’ancien site du Fort Walsh où un programme d’élevage débute : des juments croisées de Percherons, de Belges et de Clydesdales sont accouplées à des étalons noirs pur sang. Ce croisement produit de grands chevaux, noirs, luisants et calmes désirés pour patrouiller, tirer la carriole du gouverneur-général, parader pendant les cérémonies ainsi qu’à l’occasion du Carrousel de la PCN-O. En 1976, les services d’un étalon Trakehner sont utilisés pour perfectionner la lignée.

Le plus célèbre des chevaux élevés par la PCN-O est un étalon nommé Burmese. Né en 1962, Burmese est l’un des trois chevaux présentés à leur Honorable commissaire, Sa Majesté la reine Élizabeth II, reine du Canada. Sa Majesté monte Burmese dans presque toutes ses sorties publiques à cheval de 1962 à 1986. Burmese est relevé de ses fonctions en 1986. Il meurt en 1990. Il est l’un des rares chevaux à avoir été enterré par Sa Majesté dans le sol du Château Windsor.

L’imposant cheval noir de la Gendarmerie royale du Canada est maintenant aussi symbolique que la tunique de sergé rouge des policiers.

Caporal Rasmussen debout devant Willie George à la ferme du régiment

Caporal Rasmussen debout devant Willie George à la ferme du régiment

Selles

La selle doit être ajustée au cheval et être confortable pour le cavalier, car ensemble ils forment une équipe qui parcourt de 25 à 40 milles par jour. Au court de la Marche vers l’Ouest, les hommes utilisent une variété de modèles de selles allant de la selle utilisée dans la milice jusqu’à la selle universelle à arche de fer plat.

Bien que considérées démodées par l’armée britannique, la PCN-O commande des selles universelles pour ses hommes. Ces selles sont lourdes et elles doivent constamment être réparées; les étriers d’acier rouillent, gèlent les pieds des cavaliers pendant l’hiver et s’avèrent très glissantes les jours d’été. En 1876, trente selles californiennes sont évaluées au Fort Walsh. Ce modèle, beaucoup plus confortable, est constitué d’un troussequin et d’un pommeau de selle élevé; le siège est droit et plus court; les étriers sont en bois. La selle possède aussi une double sangle qui maintient le tout en place pendant les chevauchées turbulentes. Par sa constitution, cette selle répartit le poids du cavalier sur un espace plus large. Malgré tout, certains officiers ne sont pas encore convaincus. L’inspecteur Walsh préfère le modèle de selle de l’armée américaine, la Whitman. Selon lui, cette selle est plus légère, coûte moins cher et dure plus longtemps. Le commissaire Irvin préfère le modèle anglais. Toutefois, après plusieurs évaluations, la selle de meilleure qualité s’avère le modèle californien.

Les premières selles californiennes sont achetées aux États-Unis au coût de 23,50 $ (1884) l’unité. En 1887, la compagnie canadienne Hutchings de Winnipeg devient le fournisseur de la Force.

Brides et mors

Pendant la Marche vers l’Ouest, les chevaux sont équipés d’un modèle de bride et de licou combinés déjà utilisés par l’armée britannique. Ces brides ne résistent pas aux sentiers accidentés. En 1883, un simple modèle de brides assorties d’un mors Whitman est adopté par la Force. Dans les années 1890, toutes les brides et tous les mors sont fabriqués par les selliers de la Force.

Les hommes, l’équipement et la marchandise voyagent en charrettes tirées par deux ou parfois quatre chevaux.

Les hommes, l’équipement et la marchandise voyagent en charrettes tirées par deux ou parfois quatre chevaux.

En hiver, les traîneaux remplacent les charrettes.

En hiver, les traîneaux remplacent les charrettes.

Chariots

Pendant la Marche vers l’Ouest, des chevaux peu habitués à traîner des charges sont utilisés pour tirer les chariots et les fusils. La PCN-O utilise différents modèles de chariots selon ce qui est disponible sur le marché : le lourd chariot Murphy, le chariot « express spring », le buggy, le traîneau et le toboggan.

Les chariots sont souvent utilisés en patrouille. Comme les chevaux sont peu nombreux, ils sont généralement en paire pour tirer quatre à cinq policiers avec leurs provisions.

Foin

Le dicton « une armée marche par son estomac » s’applique également aux chevaux. La Marche vers l’Ouest est entravée par le manque d’avoine et d’herbe le long des routes. Dans les forts, les hommes sont engagés pour couper le foin et l’entreposer pour l’hiver. Là où l’herbe a été brûlée par les feux de prairies, comme aux casernes de Swan, les animaux meurent de faim durant l’hiver.

Le foin est souvent acheté auprès de fermiers locaux. À leur premier hiver, plusieurs chevaux du Fort Macleod sont envoyés à Sun River au Montana.