Porter assistance aux nouveaux immigrants
Les gens viennent des États-Unis et d’Europe pour se voir concéder un lot de terre.
Le gouvernement a un plan. Les Américains menacent de vouloir s’emparer de terres canadiennes. La Colombie-Britannique se joint au Canada, promesse faite par le gouvernement de construire un chemin de fer d’un océan à l’autre.
Le seul problème est cette immense terre nommée Manitoba, Saskatchewan et Alberta qui coûte les yeux de la tête. Cette terre vide demande à être remplie par des fermiers, des éleveurs et des villes.
Le gouvernement a l’ardent désir de coloniser l’Ouest. En 1872, il vote l’Acte des terres du Dominion. Cet acte se résume à 160 acres de terre cultivable rendue disponible, par concession, pour les fermiers. Ils n’ont qu’à bâtir une ferme, planter des cultures et y vivre pendant au moins trois ans.
Cependant, ce n’est pas si simple que l’on pense. Les voisins se font rares sur ces terres et les fermiers ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leur famille. Parfois, cet isolement devient trop difficile. Il arrive que la météo se tourne contre eux, brûlant ou gelant les récoltes. C’est une vie difficile. Dans les premiers jours, les deux tiers des concessionnaires abandonnent la terre.
Tranquillement, toutefois, les colons arrivent. Les premiers colons viennent de l’Ontario. En 1896, une vague d’immigrants européens arrivent également.
Colons
Les policiers se renseignent sur les colons autant qu’ils le peuvent
Il y a une petite maison en bois sur le côté opposé à la rivière, dans une clairière près des bois. Il n’y a aucun bâtiment rattaché à cette petite ferme, seulement un corral pour les bêtes et un pauvre jardin sablonneux.
Un bouvier et sa mère habitent ce bâtiment d’une seule pièce au toit coulant qui laisse ruisseler l’eau à l’intérieur. Les bêtes sont laissées libres dans les prairies ou les prés profonds et sinueux de la vallée Souris. John George Donkin :
« La ferme est située à deux milles de la frontière au Nord de la vallée Souris. Elle est construite devant les établissements militaires. Une étable se trouve non loin de la petite cabane de bois construite sur le bord d’un talus de sorte que la partie arrière est surélevée. Le toit est composé de foin qui peut être utilisé le printemps venu. Quelques bâtiments de bois couverts de paille et de fumier se trouvent à quelques pas et servent d’enclos pour le bétail et les moutons. » - John George Donkin
La PCN-O garde l'oeil sur quiconque va ou vient.
Les hommes de la Force vont à la rencontre des trains et des diligences. Nous prenons en note le nom de tous ceux qui arrivent dans la région, au cas où des problèmes surviendraient plus tard. Nous donnons aux colons les conseils que nous pouvons : quelles sont les terres disponibles, lesquelles sont cultivables, quelle culture a bien poussé l’année précédente.
Quelques-uns de nos hommes étaient fermiers avant de se joindre à la PCN-O. Ils peuvent donc parler en connaissance de cause à propos des cultures et du sol. Nous pouvions aussi bien donner des grains aux arrivants que garder un oeil sur la santé de leurs animaux... nous ne voulions pas que la maladie s’étende à tout le bétail.
Nous continuons à patrouiller les sentiers. En fait, nous établissons plus de postes et effectuons davantage de patrouilles. Nous gardons l’oeil sur les voleurs de chevaux et de bétail. Dans la partie sud du territoire, les éleveurs ont besoin d’un terrain immense pour nourrir les animaux.
Les animaux en provenance de l’autre côté de la frontière sont inspectés.
Nous renvoyons souvent des hordes de bétail américain à leur frontière afin de protéger nos prairies. Nous chevauchons de ferme en ferme, de colonie en colonie, pour veiller sur les gens.
Certains peuvent dire que nous visitons davantage les colonies où les filles sont belles, mais je peux tout de même vous assurer que nous traitons tout le monde de façon égale. Nous les renseignons sur les dernières nouvelles, leur apportons le courrier et nous leur donnons un coup de main au besoin. Nous nous assurons que personne ne soit blessé, seul, loin de l’aide ou crevant de faim après un dur hiver.
Vous pourriez dire que nous sommes aussi bien des agents d’immigration, des agents de développement de la région, des experts en agriculture et des travailleurs sociaux que nous sommes policiers. En 1914, il y a plus d’un million de colons dans les prairies et nous avons aidé plus de la moitié d’entre eux.
Maintenir l'ordre dans les nouvelles communautés
Les villes comme Fort Macleod s’activent avec l’affluence des colons.
La plupart des immigrants s’installent le long de la nouvelle voie ferrée reliant Medicine Hat, Moose Jaw, Swift Current et Maple Creek. Les autres s’installent à notre poste ou tout près dans des endroits comme le mont Wood, Regina, Battleford, Fort Macleod, Calgary, Edmonton et Fort Saskatchewan.
Notre travail évolue au même rythme que les villes. Nos postes accueillent les premiers bureaux de poste et nous agissons en tant que facteur jusqu’en 1883.
Nous recueillons les redevances, agissons en tant qu’agents des Affaires indiennes et à quelques-uns de nos détachements, nous enregistrons les données météo.
Nous enregistrons aussi tous les gens qui emménagent dans l’Ouest. Plusieurs de ces tâches sont finalement prises en charge par d’autres départements du gouvernement. Nous pouvons enfin nous concentrer sur les affaires policières.
La contrebande d’alcool est toujours un problème majeur et les fouilles de chariots, voitures de train, et bagages occupent la plus grande partie de notre temps.
Les contrebandiers d’alcool font preuve de créativité. Ils cachent l’alcool dans des tonneaux de farine, des cannes de kérosène, et même des carcasses d’animaux.
Nous commençons aussi à escorter les facteurs dans leur parcours afin de les protéger du vol. Nous poursuivons et arrêtons des criminels sous différents chefs d’accusation.
Nos premières années dans les prairies sont intéressantes, mais parfois, nous nous sentons seuls.
Les villes grandissantes sont vite les hôtes de fêtes et de nombreux événements culturels.
Avec autant de nouveaux voisins, nous sommes les hôtes de nombreuses danses. Nous organisons des joutes de cricket, commanditons des jeux d’adresse et quelques-uns de nos hommes organisent même un groupe qui joue de la musique lors d’événements communautaires.